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Bienvenu sur le blog de la famille Chadrack Londe
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7 août 2012

Maniema : creuseurs et élèves

(Syfia Grands-Lacs/RDC) Au Maniema au centre de la RD Congo, les sites miniers attirent les jeunes. Certains abandonnent leurs études pour y gagner de l'argent, d'autres y vont au contraire pour pouvoir payer leur scolarité.

Dans la cité minière de Kaïlo, au Maniema, dans le centre de la RD Congo, de nombreux jeunes sont devenus creuseurs. Tous y cherchent de l'argent. Mais si la majorité abandonne leurs études, d'autres, plus courageux, y travaillent pour payer leur scolarité. Ces derniers sont souvent des orphelins ou des enfants de parents âgés sans moyens qui veulent étudier. Élèves et creuseurs, ils partagent leur temps entre l'école et la mine : "Les cours s’achèvent à 12 h 45, je me repose et après je pars au boulot, témoigne Asumani Lubango, un jeune creuseur élève âgé de 19 ans. Comme mes parents ne sont plus en vie, je suis appelé à travailler dur pour trouver de quoi payer à l’école et manger." Depuis 2008, il travaille à la mine tous les jours 13 h à 17 h voir même jusqu’à 20 h. Pour avoir de la cassitérite et ou du colombo tantale, il trie les déchets des autres grands travailleurs de la mine. "Quand je travaille toute la semaine, je ne manque pas d'avoir plus ou moins 5000 Fc (8 $) Fc" fait savoir t-il. "Les élèves creuseurs dans mon école sont en grande partie ceux qui supportent eux-mêmes leurs études", confirme Kangela Lubanga, enseignant à l’institut Kandolo.

Réussir en fin d'année
"Les jeunes qui font les deux activités sont minoritaires, constate cependant Albert Ngabo, enseignant responsable à l’Institut Kandolo. Nous essayons de les ramener à l’école grâce à nos conseils. Une dizaine de ces élèves ont terminé cette année, bien qu’ils ne soient pas appliqués en classe ils ont quant même satisfait et sont passés". Kongo Gaspard est un élève creuseur de 18 ans, il a repris ses études l’année scolaire passée en 3ème des humanités après deux ans au chantier. Ce jeune homme orphelin, très intelligent, témoigne qu’il l'a fait après avoir été conseillé par ses enseignants.
La plupart des creuseurs n’étudient pas, ils se disent que les étudiants partent à l’école pour gagner leur vie, mais que puisqu'ils gagnent déjà beaucoup d'argent avec les minerais, il est inutile pour eux d'y aller.
Les élèves qui travaillent à la mine ont cependant du mal à suivre en classe. Ils n’ont pas le temps de travailler à la maison, puisqu'ils doivent aller au chantier à la sortie de l’école. Pour passer au niveau supérieur, ils doivent parfois corrompre les enseignants et/ou cultiver leurs champs. "Je n’ai pas le choix, je dois faire ainsi pour réussir à la fin de l’année.", fait savoir Assumani Lubango le jeune étudiant creuseur, qui ajouter que faute d'argent il doit "faire des vingtaines de kilomètres pour aller cultiver les champs des enseignants".
"Comme les exceptions ne manquent pas, certains de ces élèves s’en sortent très bien", souligne le professeur Kangela de l’institut Kandolo. Ceux qui ne sont pas intelligents abandonnent l’école ou passent dans la classe supérieure parce qu’ils achètent les bulletins. Pour Albert Ngabo, "les autorités territoriales doivent interdire à tous les jeunes de se présenter dans les mines pendant les heures de cours à l’école pour mettre de l’ordre dans le secteur".

Chadrack Tambwe

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