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Bienvenu sur le blog de la famille Chadrack Londe
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4 mars 2012

Maniema : les champs désertés pour les réunions politiques

         Abreuvés de promesses électorales et de réunions politiques, les cultivateurs de Kindu, capitale provinciale du Maniema, abandonnent leurs champs. Dans le même temps, les politiciens distribuent toutes sortes de produits, contribuant, eux aussi, à faire flamber les prix des denrées de première nécessité sur les marchés.

            Depuis plusieurs jours, avant même le lancement officiel de la campagne le 28 octobre dernier, la fièvre électorale s'est emparée de Kindu, capitale provinciale du Maniema. Dans la plupart des quartiers et avenues de la ville, ce ne sont que rassemblements et réunions politiques qui attirent du monde. "De nouvelles figures dans la politique nous ont promis qu'ils feraient quelque chose pour nous", espère Jean-Pierre Bushiri, un cultivateur.
Une semaine avant son début officiel, le décor de la campagne électorale était déjà planté. "Les candidats députés achètent tout parce qu’ils doivent distribuer des biens aux futurs électeurs pour mériter leur confiance", explique Assiya Mutombo, animatrice dans une ONG qui vulgarise les produits agricoles au Maniema. Un comportement irresponsable qui contribue à faire flamber les prix sur les marchés. Celui de la mesure de riz, qui se vendait à 150 Fc (0,15 $), a doublé ; la bouteille d’huile est passée de 350 à 600 Fc (0,40 à 0,65 $). "Cela va causer une carence en produits alimentaires pendant et après les élections, redoute Assiya Mutombo, car ici, les prix ne baissent jamais."

Menace de famine ?
                 Si les prix augmentent ainsi, c'est parce que la demande, alimentée notamment par les politiciens, ne peut plus être satisfaite par l'offre des producteurs agricoles. Sollicités chaque jour pour accueillir des hommes politiques, les paysans délaissent en effet leurs champs "pour tenter de gagner 500 Fc et éventuellement un képi parce qu’ils ont adhéré au parti politique", à en croire Henriette, une cultivatrice. Mariée, cette maman regrette d’avoir négligé de sarcler son champ de riz pour assister à un rassemblement politique. Un choix qui lui a valu d’être chassée du toit conjugal par son mari. Elle n’est rentrée chez elle que deux semaines plus tard. Henriette n'est pas la seule à agir ainsi. Les paysans, qui habituellement sont au champ de 9 à 17 heures, rentrent désormais dès 14 heures "pour ne pas manquer les réunions politiques qui se tiennent souvent à partir de 15 heures", explique un paysan qui entend bien profiter lui aussi de la campagne électorale. Il n'a labouré que 50 m2 contre 200 m2 d'ordinaire...
Après avoir été déçus par les politiciens lors des élections de 2006, les cultivateurs veulent à leur tour recevoir de l’argent des candidats, sans penser aux risques de famine qu'ils font ainsi courir à cette province enclavée, s'est plaint Jacques, un auditeur intervenu lors d'une émission à téléphone ouvert. Pour lui, la solution serait à l'inverse que ces paysans réalisent l'importance de leurs activités champêtres. Un avis partagé par Siméon Jean-Claude Kembo, étudiant en agronomie, qui estime que l’État congolais, à travers ses services de l'Agriculture, devrait en appeler à la conscience des cultivateurs pour qu'ils retournent aux champs et assurent ainsi la stabilité des prix des denrées alimentaires pendant et après les élections.

Chadrack Tambwe Londe

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